Don d’organes en Suisse : pour un système de «déclaration volontaire»

Le Conseil national a approuvé le mercredi 05 mai 2021 l’initiative et le contre-projet favorisant le système du consentement présumé en matière de don d’organes. La commission de bioéthique (CBCES) propose une troisième voie plus éthique, celle du système de « déclaration volontaire ».

Depuis de nombreuses années, la CBCES encourage le don d’organes en Suisse [1]. Toutefois, elle souligne qu’aucune étude n’a pu prouver à ce jour l’efficacité du consentement présumé. Si les proches doivent être en effet consultés lors de la décision, dans 60% des cas, ceux-ci ne connaissent pas la décision du défunt et refusent par précaution. L’introduction de ce système ne changerait en rien cette réalité. La CBCES soutient de plus le principe d’autodétermination selon lequel tout don doit être le fruit d’un consentement libre et éclairé.

La solution de « déclaration volontaire » dans laquelle la population serait conviée régulièrement à refuser, accepter, ne pas se déclarer ou déléguer la décision du don à une personne de confiance serait meilleure, tant du point de vue éthique que dans son efficacité. Elle permettrait d’augmenter le don en informant la population, de laisser la liberté de choix à chacun et de soulager les familles dans cette difficile prise de décision.

La CBCES encourage ainsi vivement le Conseil des Etats à proposer un véritable contre-projet en introduisant le système de « déclaration volontaire », à la fois plus éthique et plus efficace.

Fribourg, le 07 mai 2021
Stève Bobillier, coll. scient. pour la CBCES

[1] Pour une position détaillée de la CBCES,
https://www.commission-bioethique.eveques.ch/themes/transplantation-dorganes/